08 janvier 2006

Un beau texte sur la broderie

Il est extrait d'un opuscule en ma possession datant de 1924 et signé Paul Valery :
ce dernier y parle des broderies de Marie Monnier, une artiste dont je ne sais malheureusement rien (sauf qu'elle a exposé en 1924 à la galerie DRUET, 20 rue Royale *)
il n'est ici pas question de notre modeste point de croix mais c'est un beau texte sur l'art de la broderie.

Mais considérez ces panneaux merveilleusement colorés. Leur éclat les apparente aux plus merveilleuses productions de la vie, aux elytres, aux plumes d'oiseau, aux coquillages, aux pétales. Nulle peinture ne peut atteindre à ces forces ni à ces délicatesses que les brins de soie savamment associés font paraître. Le point ajouté au point compose insidieusement une substance somptueuse. Même la chair est imitée à ravir et le modelé d'une épaule ou d'un sein est le fruit délicieux de je ne sais quels artifices d'une aiguille.
La brodeuse a choisi ses prétextes dans quelques poèmes.
Elle n'a plaint ni la peine ni la durée. Ces belles pages tissues d'or et de soie ont consumé plusieurs années. Il y a du sacrifice et du paradoxe sous cette oeuvre de grâce et de magnificence où l'opiniâtreté de l'insecte et l'ambition fixe du mystique se combinent dans l'oubli de soi-même et de tout ce qui n'est pas ce que l'on veut.



* j'en saurai peut-être plus dans quelque temps car j'attends un livre intitulé Marie Monnier, le fil à broder nos rêves...

4 commentaires:

  1. Anonyme7:46 AM

    peut-être, une source d'inspiration ?!

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  2. En ce qui me concerne, c'est pas impossible répondrais je en bonne lyonnaise (Rien que le titre déjà ca ferait un beau titre de modèle ;) Mais après l'air, il faut trouver la chanson...
    Le point de croix classique semble peu adapté et moi je ne sais pas faire grand chose d'autre ;)
    Toi qui aimes manier les fils de différente façon, s'il te tente, vas y ! De toute façon, ca serait surement intéressant de proposer plusieurs visions de ce même texte...

    Je parlerai du livre quand je l'aurai en mains

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  3. Anonyme10:00 PM

    Je me demande si une brodeuse n'avait pas signalé ( sur accrostitch ) des oeuvres de cette artiste au musée de Beauvais. Par contre je ne sais plus s'il s'agissait d'une exposition temporaire ou d'oeuvres exposées en permanence.
    Un recherche rapide sur google ne m'a pas encore donné la réponse. Je serai interessée par des précisions sur le livre que vous attendez.
    à bientôt
    nicole

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  4. Le livre que j'attends est le catalogue d'une expo.
    J'ai trouvé quelques infos depuis hier :
    Marie Monnier
    (1898 – Senlis 1976)


    Peintre, graveur et illustratrice. Elle est la femme du peintre graveur Paul-Emile Bécat.

    Familière de la librairie parisienne de sa sœur Adrienne Monnier, La Maison des Amis des Livres (rue de l’Odéon), elle puise son inspiration chez les grands poètes qui la fréquentent. Elle y rencontre Léon-Paul Fargue en 1919. S'initie alors une amitié intime et un échange artistique fructueux qui aboutira notamment aux éditions illustrés des Ludions en 1930.
    Son œuvre peinte est unique. Elle brode sur toile de fil blanc avec des soies teintes en couleurs solides, entremêlées de fils d’or. Elle travaille sur chaque tableau un à deux ans.
    Ses thèmes (rêves, coquillages, fleurs, formes zoomorphes) traités dans une veine fantastique n'a pu que séduire Fargue. On peut dire que son style est à la croisée entre les symbolistes, les surréalistes et les non-figuratifs.
    Elle a fait l’objet de deux expositions rétrospectives, l’une en 1992 au musée de l’Oise et l’autre en 1998 au musée d’Art moderne de Troyes.


    Catalogue d'exposition
    Marie Monnier ou le fil à broder mes rêves, cat. d'expo., Musée départemental de l'Oise, Beauvais, octobre 1992 - janvier 1993.


    Quelques ouvrages illustrés par Marie Monnier

    MONNIER A., SOLLIER J.-M., Fableaux, Paris, La Maison des Amis des Livres, mai 1932. Couverture illustrée d'une vignette par Marie Monnier.

    MARAN R., Batouala, Paris, Georges Guillot, 1947.
    In-4° en feuilles, sous couverture, chemise et étui de l'éditeur. Dix-huit gouaches par BÉCAT Paul-Émile, gravées par Louis MACCARD ; lettrines et culs-de-lampe par Marie MONNIER.

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